Joana Vasconcelos. Je suis ton mirroir
29.06.2018 - 11.11.2018
Le Musée Guggenheim Bilbao présente la première exposition anthologique en Espagne consacrée à Joana Vasconcelos, sans conteste la créatrice portugaise (bien qu’étant née à Paris en 1971) à plus fort rayonnement international de toute sa génération, notamment suite à sa participation à la Biennale de Venise de 2005 ou à sa grande exposition organisée au Palais de Versailles en 2010. La rétrospective actuelle, Joana Vasconcelos. Je suis ton miroir — un titre qui rend hommage à Nico, la célèbre chanteuse allemande qui interpréta I’ll be your mirror avec le groupe new-yorkais The Velvet Underground —, comprend une trentaine d'œuvres réalisées de 1997 jusqu’à ce jour. Parmi les pièces sélectionnées, on remarque quelques-unes très connues de l'artiste, telles que Burka (2002) ou La fiancée (2001–05), ainsi que des œuvres plus récentes et d’autres tout spécialement réalisées pour l’occasion, comme la monumentale Égérie (2018), installée dans l’Atrium du musée. En outre, deux sculptures gigantesques trônent aux alentours du musée : Coq pop (2016) et Solitaire (2018).
La production de Vasconcelos renvoie aussi bien à la culture populaire de son pays — en s'appropriant du coq de Barcelos, du cœur de Viana do Castelo ou des céramiques de Bordallo Pinheiro — qu’aux débats théoriques plus récents de l'art contemporain, en particulier en ce qui concerne la volonté de promouvoir la participation du spectateur dans l’interprétation des œuvres. L’artiste utilise de nombreux objets du quotidien, comme des électroménagers, des carreaux de faïence, des tissus, des médicaments, des urinoirs, des casseroles ou des couverts en plastique, en exploitant la charge narrative et émotionnelle qu’ils possèdent ou dégagent. Ses sculptures, parfois dotées de mouvement, de lumières et de son, et généralement réalisées à grande échelle, se caractérisent par leur exubérance et chromatisme. Avec un sens de l’humour attractif et fuyant le dogmatisme, son œuvre explore également des questions identitaires qui comprennent des aspects très intimes jusqu’à des thèmes sociopolitiques universels, comme l’émigration et l'exploitation de la femme, associés aux sociétés postcoloniales mondialisées.
I'll Be Your Mirror, 2017
Bronze et mirroirs
356 x 682 x 537 cm
Édition de 7 + 1 PA
Collection de l'artiste
© Joana Vasconcelos, VEGAP, Bilbao, 2018
L’exposition
Call Center, 2014–2016
Téléphone analogique, acier doux soudé et thermolaqué, système sonore, oscillateurs actionné par microcontrôleur
Musique: Call Center: Symphonie Électroacoustique par 168 Téléphones, composé par Jonas Runa, 20’
210 x 80 x 299 cm
Tia Collection
© Joana Vasconcelos, VEGAP, Bilbao, 2018.
Lilicoptère, 2012
Hélicoptère Bell 47, plumes d’autruches, cristaux Swarovski, feuille d’or, peinture industrielle, revêtement cuir teint finement ciselés à l’or fin, tapis de Arraiolos, bois de noyer, peinture imitation bois, passementerie
300 x 274 x 1265 cm
Collection privée
Oeuvre produite avec la collaboration de la Fundação Ricardo do Espírito Santo Silva, Lisbonne
© Joana Vasconcelos, VEGAP, Bilbao, 2018.
Coeur Indépendant Rouge (Coração Independente Vermelho), 2005
Couverts en plastique translucide, fer peint, chaîne en métal, bloc d’alimentation, moteur, installation sonore
371 x 220 x 75 cm
Chansons interprétées par Amália Rodrigues: Estranha Forma de Vida [Étrange Forme de Vie] (Alfredo Rodrigo Duarte/Amália Rodrigues), Maldição [Malédiction] (Joaquim Campos da Silva/Armando Vieira Pinto), Gaivota [Mouette] (Alain Oulman/Alexandre O'Neill). Autorisation de IPLAY - Som e Imagem/(P) Valentim de Carvalho.
Museu Coleção Berardo, Lisbon
© Joana Vasconcelos, VEGAP, Bilbao, 2018.