CALL CENTER, 2014-2016
Call Center a la forme d’un énorme pistolet Beretta fabriqué en rassemblant 168 téléphones noirs, tous du même modèle. La forme hyperbolique d’un Beretta créée à partir de dizaines de téléphones pointe directement la violence qui peut découler de la communication massive. Le titre, associé à ces objets, semble évoquer la manipulation et la déshumanisation excessive propre de nombreux call centers. Une arme ne peut pas se débarrasser de sa connotation violente, quand bien même son utilisation serait à des fins nobles, tout comme la communication à grande échelle, normalisée, contrôlée et à des fins de manipulation, sera toujours un exercice qui bâillonne les singularités infinies de l’individu.
Relevant le défi lancé par l’artiste, le musicien Jonas Runa a composé une symphonie électroacoustique pour la sonnerie des téléphones. Chaque son a été légèrement modifié pour produire des notes différentes, ce qui transforme l’œuvre en un instrument musical. Certains écouteurs suspendus, et, surtout, le puissant haut-parleur installé à l’intérieur du canon du « pistolet » fonctionnent comme des moyens électroniques intégrés dans cette symphonie électroacoustique singulière et intense qui transporte le spectateur à de multiples environnements.
Call Center rassemble des objets du quotidien et d’une époque précise, puis les relie à une dimension sonore pour, par le biais d’ingénieuses opérations de délocalisations, proposer une œuvre ouverte, multidimensionnelle et atemporelle.