Signes et objets. Pop Art de la Collection Guggenheim

"Apparu en Angleterre à la fin des années 1950, le mouvement pop s’est développé aux États-Unis, soutenu par certains critiques comme Lawrence Alloway. Écrivain et curateur d’art britannique, c’est lui qui, en 1958, invente le terme « Pop art » et qui organise, en 1963, l’exposition pionnière Six Painters and the Object au musée Guggenheim de New York. Et c’est précisément le titre qui avait été initialement prévu pour cette exposition, Signs and Objects, qui a été retenu pour présenter la sélection d’œuvres des Collections Guggenheim qui nous occupe.

Dans le contexte d’une Après-Guerre marqué par le dynamisme économique et l’émergence du consumérisme, Roy Lichtenstein, Claes Oldenburg, James Rosenquist et Andy Warhol, entre autres artistes, explorent le langage visuel de la culture populaire — terme dont est issu le nom de ce mouvement plastique — et s’inspirent de la publicité, des journaux, peu coûteuses et très populaires, des panneaux publicitaires, des films, des bandes dessinées et des vitrines des magasins. Par sa froideur détachée et son aspect dur et impersonnel, le Pop Art constitue une attaque directe contre la tradition vénérée du « grand art » et contre l’importance attribuée à la gestuelle ou au coup de pinceau plus libre et personnel défendu par les expressionnistes abstraits de la génération précédente, comme Jackson Pollock et Willem de Kooning. Les œuvres de cette exposition, dominées et parfois transformées par l’humour, l’esprit et l’ironie, peuvent être interprétées à la fois comme une célébration
sans complexe et une critique cinglante de la culture populaire."