REGARD SUR GIOTTO DI BONDONE ET NICOLAS POUSSIN
Au commencement de sa carrière, Morandi produisit un petit nombre d’autoportraits. Le plus connu est celui datant de 1917 – 19 , qui révèle sa fascination pour le genre du portrait tout au long de différentes périodes de l’histoire de l’art.
Morandi se représente lui-même de trois quarts, avec le visage légèrement tourné et les épaules de face. Il s’inspira peut-être pour ce format de l’œuvre de Giotto di Bondone (Vespignano, ca. 1266 – 67/76–Florence, 1337), qui était très admiré par les peintres italiens du XXe siècle.
Peut-être Morandi avait-il pu admirer la toile de Saint Étienne reproduite ici dans le Musée Horne, quand il séjournait à Florence
Le jeu d’ombres et de lumière sur les traits du visage de Morandi suggère aussi une autre source : Nicolas Poussin (Les Andelys, 1594–Rome, 1665) et son Autoportrait de 1650. Morandi ne connut pas Poussin en personne mais assimila probablement cette alternance des ombres à partir de la photo en noir et blanc de cette œuvre qu’il découvrit dans le laboratoire photographique des frères Alinari à Florence. Vous pouvez voir ici une gravure de Poussin avec une thématique similaire
Nicolas Poussin
Self-Portrait (Autoportrait, ca. 1650)
Etching 1800s. Getty Images, Georgios Art