Les stades actuels trouvent leur origine dans les infrastructures de l’antiquité, qui étaient destinées à accueillir des événements sportifs et des spectacles pour les foules et conçues pour améliorer l’expérience collective du public. Les œuvres de Paul Pfeiffer Les quatre cavaliers de l’Apocalypse (2000–en cours) et Rouge Vert Bleu (2022) mettent en avant la relation et le rôle des héros, du public et de l’architecture dans les événements sportifs, en soulevant plusieurs questions : Comment réagirait un joueur seul et isolé sur le terrain,
sans aucun autre joueur, dans un stade noir de monde ? Que percevrait le public si le bruit de la foule et la musique étaient supprimés ?
« Le stade est, à mes yeux, l’une des plus anciennes typologies architecturales de la tradition de construction occidentale. Pour moi, c’est une manière d’analyser les événements de masse à travers les âges, de l’antiquité grecque classique au présent et vers l’avenir. Je considère également le stade comme un reflet de l’environnement social au sens large. Toutes les conditions qui influencent l’expérience des spectateurs dans un stade sont également présentes dans la vie quotidienne des personnes en dehors du stade ».
—Paul Pfeiffer
Dans ce contexte, évoquons le phénomène de masse qui a eu lieu à Bilbao en avril 2024, lorsque, poussées par une identité culturelle commune et l’amour du sport, plus d’un million de personnes de tous âges se sont rassemblées pour fêter la Coupe du Roi remportée par l’Athletic Club, quarante ans après la précédente. Les sentiments d’attente, d’unité et d’exaltation se sont répandus dans la foule qui, débordant le stade (surnommé « la cathédrale »), s’est massée sur les rives de la rivière Nervión qui traverse la ville, pour poursuivre les festivités.
À travers son travail, Pfeiffer nous invite à réfléchir au pouvoir des images et à leur influence sur la construction des identités individuelles et collectives, au-delà du lieu et du temps.
© Paul Pfeiffer. Courtoisie de l’artiste et Paula Cooper Gallery, New York