Karla Tobar Abarca
Quito, 1981
La série Peintures tordues de Karla Tobar Abarca regroupe de multiples niveaux de signification, explorés par l’artiste au long de sa carrière. Une véritable symbiose entre art et technologie se produit dans ces créations, dans lesquelles l’artiste récupère des éléments technologiques et réinvente un langage pictural associé au sensoriel et, notamment, à la vue et au toucher. L’iconographie qu’elle emploie dans ces œuvres suspendues puise son origine dans des images numérisées par elle et par un groupe de complices qui ont parcouru les rues de différentes villes avec un scanner dans leur sac à dos. Cette action a été documentée par une vidéo, elle aussi présentée dans cette salle. Le résultat consiste en une série d’images tactiles créées par les dispositifs mobiles de scannage et réinterprétées par l’artiste à la manière de formes abstraites et moyennant l’emploi de feuilles de plastique. Ces panneaux mous et malléables s’étant tordus et pliés et un faible éclairage venant mettre leurs plis en valeur, les Peintures tordues incarnent l’image fragmentée réalisée par le geste corporel et performatif.