L’EXISTENTIALISME : FIGURES ALLONGÉES ET FILIFORMES

SALLE 209

Sartre décrivit Giacometti comme « l’artiste existentialiste parfait, à mi-chemin entre l’être et le néant ».

C’est à partir de 1945 qu’il crée ses œuvres les plus connues, figures extrêmement longilignes et stylisées dans lesquelles il traduit ses nouvelles recherches sur l’espace et la distance entre le modèle et l’artiste. Giacometti revient à Paris et le changement d’échelle lui permet d’exprimer l’angoisse liée au traumatisme de la guerre. « Après la guerre, j’en avais assez et je me suis juré de ne plus laisser mes statues diminuer d'un pouce. Alors, il est arrivé ceci : j'ai gardé la hauteur, mais c'est devenu mince, mince. . . immense et filiforme ».

Cette exposition souligne l’intérêt de l’artiste pour les matières malléables comme le plâtre ou l’argile. Alors que de nombreux créateurs se limitent à utiliser le plâtre en tant que matériau intermédiaire pour concevoir une œuvre (après avoir modelé l’objet avec de l’argile et avant de le couler en bronze), Giacometti l’utilise souvent pour créer la forme initiale mais aussi la pièce définitive.

Lorsque Giacometti est choisi pour représenter la France, son pays d’adoption, à la Biennale de Venise de 1956, l’artiste réfléchit sur la manière de montrer son travail dans cet espace. Désireux de réaliser de nouvelles pièces à exposer à côté des précédentes, il crée une série qu’il intitule Femmes de Venise. L’exposition que présente le Guggenheim de Bilbao offre ainsi une extraordinaire occasion de contempler ces huit sculptures rassemblées, que présente depuis juin 2018 le tout nouveau Institut Giacometti de Paris, exceptionnellement prêtées à Bilbao pour cette rétrospective.