PEINTURES PAR ORDINATEUR (ANNÉES 1990)
En 1992, Oehlen commença à élaborer des peintures conçues par ordinateur, pixélisées et en basse résolution. Malgré leurs limitations, le potentiel technique des ordinateurs a généré une série de règles et de patrons qui peuvent servir de point de départ à l’artiste pour improviser. Les programmes standards de dessin numérique rendent possible une nouvelle forme d’abstraction. Oehlen concentra son intérêt sur les patrons qui surgissait des mouvements de la main avec la souris de l’ordinateur, qui conservaient le geste expressif et personnel.
Faisant preuve de son ironie et de sa spontanéité habituelles, l’artiste définit ces peintures comme « bioniques », même si en réalité leur aspect est plus primitif que futuriste. Pour utiliser le jargon du numérique, ces images souffrent de « surcharges de données ». L’utilisation exclusive du noir dans ces travaux peut être interprétée comme un des défis que l’artiste se lance à lui-même.
Ces dessins étaient à l’origine une série de motifs réalisés sur un ordinateur portable, qui furent ensuite agrandis puis imprimés sur une toile. L’artiste utilisa une combinaison de plusieurs techniques, comme l’impression par ordinateur, la sérigraphie et la peinture au pinceau. Bien que cette fusion de procédés différents soit aujourd’hui habituelle, Oehlen fut un authentique pionnier dans les années quatre-vingt-dix en adaptant les ressources complexes des technologies existantes pour imaginer une technique appropriée aux peintres de l’ère numérique.