Le plaisir dans l'art

Salle 202, deuxième étage

L’artiste allemand Sigmar Polke était réputé pour son approche expérimentale de la peinture, associant fréquemment des matériaux et des techniques peu conventionnelles ou encore des images issues des médias. Rattaché à des mouvements artistiques comme le Pop Art et le réalisme capitaliste, Polke abordait dans son œuvre des thématiques à la fois politiques et sociales. Son style allie figuration et abstraction et privilégie l’utilisation de couleurs vives ainsi que des motifs répétitifs.

Dans cette œuvre, Polke suggère la “destruction” de la peinture traditionnelle sur chevalet en découpant un cadre en bois et en recouvrant la surface de l’œuvre de ses morceaux. Il ironise aussi sur l’importance d’apposer une signature reconnue – notamment celle de Matisse – sur une œuvre d’art pour en garantir l’authenticité et la valeur, en écrivant son propre nom à l’envers et en se faisant passer pour “Henri Matisse”. Il critique ainsi la condition de l’artiste et l’impossibilité de préserver son originalité dans la durée en matière d’art contemporain.

Quelles images identifiez-vous dans cette œuvre et que croyez-vous que l’artiste essaie de nous dire à travers elles ?

Salle 303, troisième étage

Lorsque Gilbert & George se sont rencontrés et ont commencé à travailler et à vivre ensemble, leurs identités artistiques s’est fondue en une seule. Il n’y a aucune séparation entre leur vie et leur art : ils sont eux-mêmes des œuvres d’art. À la fin des années soixante, ils se présentent en public comme des “sculptures vivantes”, et transforment leurs activités quotidiennes en spectacles.

Gilbert & George travaillent dans diverses disciplines, notamment la photographie, le dessin, la peinture, le texte écrit et le film, et à l’instar de leurs performances, leur présence se manifeste partout, le plus souvent sous la forme d’autoportraits.

Au milieu des années 1970 ils adoptèrent le format du quadrillage dans leurs photographies et au début des années quatre-vingt ils se mirent à teindre leurs collages photos de couleurs vives, évoquant ainsi la tradition des vitraux d’églises. On retrouve toutes ces spécificités dans Éveil, 1984.

Par ailleurs, les œuvres de cette période s’inspirent de la société londonienne de l’East End et de l’expérience homosexuelle urbaine dans le but d’illustrer les mystères de l’existence humaine.

Salle 303, troisième étage

Dans cette même salle voici Tulipes, signée par l’artiste nord-américain Jeff Koons.

Au milieu des années 1980, Koons a repoussé les limites entre la “culture dite de haut niveau” et la “culture populaire” dans des œuvres qui reprenaient le langage visuel de la publicité, du marketing et de l’industrie du divertissement pour “communiquer avec les gens”.

Sa sculpture Tulipes (Tulips), un bouquet de fleurs sous forme de ballons colorés aux proportions gigantesques (plus de 2 mètres de haut et 5 mètres de large), fait partie de l’ambitieuse série Célébration, initiée en 1994. En s’inspirant d’objets populaires évoquant les fêtes d’anniversaire, les vacances et tout autre événement festif, les peintures et les sculptures de la série Célébration évoquent le lien permanent que Koons entretient avec le monde de l’enfance.

Dans ses Tulipes et dans son imposant Puppy, érigé sur la place du Musée, Koons joue avec les dimensions et les matériaux pour les amener au-delà des limites imaginables.

Que pensez-vous qu’il cherche à susciter chez le spectateur ?

Couloir adjacent à la salle 303

Que ressentez-vous face à une œuvre d’art ? Que ressentent les autres face à une même œuvre ? Ne ratez pas le projet numérique ARTETIK : From the Art !

Cette installation vous permettra de découvrir vos émotions face aux œuvres d’art qui font partie de la Collection du Musée Guggenheim Bilbao. Il s’agit d’une expérience numérique dans le temps et qui aboutit à un tableau collectif d’émotions résultant de l’interaction de différentes personnes avec cet outil.

Laissez-vous transporter par l’art grâce à la Collection du Musée et partagez vos émotions ! Vous pourrez aussi découvrir d’autres œuvres éveillant les émotions de ceux et celles qui les voient.

Ce projet est le fruit d’une collaboration entre le Musée Guggenheim Bilbao et Google Arts & Culture.

Place du Musée

En sortant du musée, vous tomberez sur Puppy de Jeff Koons, une œuvre qui mêle passé et présent en créant, par le biais d’un ordinateur sophistiqué, une sculpture qui évoque le jardin européen classique du XVIIIe siècle. Ce West Highland terrier géant, entièrement recouvert de fleurs, fait appel à une iconographie édulcorée – fleurs et chiots – pour aboutir à un monument dédié au sentimentalisme.

Ici, l’artiste joue sur l’échelle et allie des références à la culture élitiste et à la culture populaire, qui vont de l’art de sculpter des buissons ou d’élever des chiens en passant par les céramiques décoratives ou les cartes de vœux.

Koons a imaginé cette sculpture pour attirer, susciter l’optimisme et insuffler, selon ses propres termes, ” confiance et protection “. Majestueux et robuste en montant la garde aux portes du Musée, Puppy suscite l’admiration et réjouit les spectateurs, et il est désormais le symbole de la ville de Bilbao.

Saviez-vous que Puppy est une œuvre d’art ” vivante ” ? Il est recouvert de 35 000 plantes en fleurs. Au printemps, des bégonias, des jonquilles, des pétunias, des lobélies, des œillets d’Inde et des œillets de Chine rouges, oranges, roses et blancs et en automne, des pensées.